Il faut que tu respires...
Voilà voilà, comme mes voisins diraient, je suis rentrée de vacances. Bon c'était pas tellement de la vacance au sens premier du terme vu que j'ai couru un peu partout, mais je retournée dans mon Helvétie natale pour dire bonjour à mes poilu-e-s. Et y'a une chose que j'avais complètement oubliée, au fin fond de ma belle forêt suédoise. C'est à quel point je déteste, je hais, j'abhorre ma ville.
Oh ce n'est pas une mégapole, juste une ville suisse un peu grande. Rien de comparable avec les toutes grandes, Mexico, Los Angeles, Calcutta, Beijing, Singapour ou même avec Stockholm. Mais elle PUE. Elle empeste. Elle est grise et moche et grouillante et puante. J'en ai craché mes poumons sur mon petit vélo, j'en ai recommencé à maudire tous les automobilistes, et surtout les scooteristes, ces sales engeances à moteurs deux-temps. Ces gens pressés, scotchés à leur volant ou guidon, zigzaguant pour aller plus vite du dodo au boulot et inversement (et la cycliste, au milieu, elle doit faire gaffe à où elle met ses roues, parce que ce ne sont pas les gens pressés qui feront attention à ne pas lui rouler dessus hein). Ces gens qui se tiennent debout à coup de café (inhumain), de radio trop forte (abrutissante), de déodorant (toxique), de bijoux technologiques leur donnant l'impression d'avoir une vie facile et moderne (hyper polluants)...
Et je me suis souvenue à quel point je peux être acide, à quel point je peux haïr mes semblables, sans les connaître, juste parce qu'ils sont pressés et esclaves et inhumains et consommateurs et conducteurs et pollueurs et aveugles. Je suis quelqu'une de profondément optimiste et pleine d'espoir. J'ai un courage à soulever des montagnes. Mais cette ville, son gris, sa pollution, sa puanteur, son stress, son grouillant malsain... elle me bouffe, elle me tue.
J'étais étonnée, en Suède, de me découvrir soudainement plus vive, plus résistante, plus motivée, plus forte, plus sportive, plus intelligente, ma peau plus nette, ma digestion facile, mes foulées légères... Je suis revenue dans ma ville natale, et tout m'est retombé dessus. Maintenant je sais qu'être déprimée, ne pas avoir envie de sortir, digérer et dormir mal, ne pas pouvoir courir 20mn, tousser et cracher, avoir le dos bloqué, ce n'est pas moi. C'est la ville qui me fait payer son tribut.
Je vous déprime ? On va trouver du bon dans tout ça alors ;)
Hé bien, le premier bon côté, c'est justement qu'on peut être beaucoup mieux dans ses chausses en cuir récupéré si on fout le camp loin de ces horreurs que sont les grandes villes ! On peut être plus fort-e, plus performant-e physiquement et intellectuellement, plus détendu-e, plus motivé-e par la vie en général, si on est dans un environnement sain. Notre peau peut aller mieux (c'est l'un des premiers signes, car tout se voit sur la peau), notre digestion, notre circulation, tout... Et puis, il y a un sentiment que je ressens à chaque fois que cet énervement, cette colère, cette haine parfois grandissent en moi lorsque je suis en ville (ça me le fait beaucoup à vélo à travers la circulation) : la satisfaction immense de ne pas faire partie de tout cela. Je n'ai pas de voiture. Je n'ai pas d'Iphone. Je ne vais pas au boulot. Je n'enrichis pas les gros commerces. Je n'ai pas de patron. Je ne suis même plus vraiment liée à cette saleté de ville, j'y passe juste, en courant d'air, pour régler trois affaires et voir trois personnes que j'aime, avant de me sauver à nouveau (en train, je précise, pas en avion) vers mon Nord sauvage et musical. Je fuis ? Oui, un peu. Je vais là où je peux aller bien. Et je participe le moins possible au gros bordel. C'est tout ce qu'il y a à faire.
La musique du jour : un sublime instrument, un morceau à tomber, un musicien extraordinaire...
Vivez-vous en ville, village, grande ville, ou à la campagne ? Avez-vous déjà ressenti ce choc que j'ai ressenti en retournant voir mes proches ? Etes-vous cycliste ? Sentez-vous comme moi, êtes-vous aussi sensible à la pollution de l'air ? Sentez-vous une différence nette dans votre santé, vos performances sportives, votre détente musculaire ou autre quand vous passez d'un environnement pollué à un environnement plus sain ? Trouvez-vous que je soie trop acide, trop critique envers mes semblables ? Que proposeriez-vous comme solutions simples pour sortir du système de l'hyper consommation ?