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La Chevelue
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La Chevelue
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3 novembre 2014

Il faut que tu respires...

Voilà voilà, comme mes voisins diraient, je suis rentrée de vacances. Bon c'était pas tellement de la vacance au sens premier du terme vu que j'ai couru un peu partout, mais je retournée dans mon Helvétie natale pour dire bonjour à mes poilu-e-s. Et y'a une chose que j'avais complètement oubliée, au fin fond de ma belle forêt suédoise. C'est à quel point je déteste, je hais, j'abhorre ma ville.

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Oh ce n'est pas une mégapole, juste une ville suisse un peu grande. Rien de comparable avec les toutes grandes, Mexico, Los Angeles, Calcutta, Beijing, Singapour ou même avec Stockholm. Mais elle PUE. Elle empeste. Elle est grise et moche et grouillante et puante. J'en ai craché mes poumons sur mon petit vélo, j'en ai recommencé à maudire tous les automobilistes, et surtout les scooteristes, ces sales engeances à moteurs deux-temps. Ces gens pressés, scotchés à leur volant ou guidon, zigzaguant pour aller plus vite du dodo au boulot et inversement (et la cycliste, au milieu, elle doit faire gaffe à où elle met ses roues, parce que ce ne sont pas les gens pressés qui feront attention à ne pas lui rouler dessus hein). Ces gens qui se tiennent debout à coup de café (inhumain), de radio trop forte (abrutissante), de déodorant (toxique), de bijoux technologiques leur donnant l'impression d'avoir une vie facile et moderne (hyper polluants)...

pollu03

Et je me suis souvenue à quel point je peux être acide, à quel point je peux haïr mes semblables, sans les connaître, juste parce qu'ils sont pressés et esclaves et inhumains et consommateurs et conducteurs et pollueurs et aveugles. Je suis quelqu'une de profondément optimiste et pleine d'espoir. J'ai un courage à soulever des montagnes. Mais cette ville, son gris, sa pollution, sa puanteur, son stress, son grouillant malsain... elle me bouffe, elle me tue.

J'étais étonnée, en Suède, de me découvrir soudainement plus vive, plus résistante, plus motivée, plus forte, plus sportive, plus intelligente, ma peau plus nette, ma digestion facile, mes foulées légères... Je suis revenue dans ma ville natale, et tout m'est retombé dessus. Maintenant je sais qu'être déprimée, ne pas avoir envie de sortir, digérer et dormir mal, ne pas pouvoir courir 20mn, tousser et cracher, avoir le dos bloqué, ce n'est pas moi. C'est la ville qui me fait payer son tribut.

pollu05

 

Je vous déprime ? On va trouver du bon dans tout ça alors ;)

Hé bien, le premier bon côté, c'est justement qu'on peut être beaucoup mieux dans ses chausses en cuir récupéré si on fout le camp loin de ces horreurs que sont les grandes villes ! On peut être plus fort-e, plus performant-e physiquement et intellectuellement, plus détendu-e, plus motivé-e par la vie en général, si on est dans un environnement sain. Notre peau peut aller mieux (c'est l'un des premiers signes, car tout se voit sur la peau), notre digestion, notre circulation, tout... Et puis, il y a un sentiment que je ressens à chaque fois que cet énervement, cette colère, cette haine parfois grandissent en moi lorsque je suis en ville (ça me le fait beaucoup à vélo à travers la circulation) : la satisfaction immense de ne pas faire partie de tout cela. Je n'ai pas de voiture. Je n'ai pas d'Iphone. Je ne vais pas au boulot. Je n'enrichis pas les gros commerces. Je n'ai pas de patron. Je ne suis même plus vraiment liée à cette saleté de ville, j'y passe juste, en courant d'air, pour régler trois affaires et voir trois personnes que j'aime, avant de me sauver à nouveau (en train, je précise, pas en avion) vers mon Nord sauvage et musical. Je fuis ? Oui, un peu. Je vais là où je peux aller bien. Et je participe le moins possible au gros bordel. C'est tout ce qu'il y a à faire.

 

La musique du jour : un sublime instrument, un morceau à tomber, un musicien extraordinaire...

 

Vivez-vous en ville, village, grande ville, ou à la campagne ? Avez-vous déjà ressenti ce choc que j'ai ressenti en retournant voir mes proches ? Etes-vous cycliste ? Sentez-vous comme moi, êtes-vous aussi sensible à la pollution de l'air ? Sentez-vous une différence nette dans votre santé, vos performances sportives, votre détente musculaire ou autre quand vous passez d'un environnement pollué à un environnement plus sain ? Trouvez-vous que je soie trop acide, trop critique envers mes semblables ? Que proposeriez-vous comme solutions simples pour sortir du système de l'hyper consommation ?

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Commentaires
G
Salut, bon écrire ce n'est pas mon truc, donc ce sera bref : merci pour ce post! Ca remonte sérieusement le moral.<br /> <br /> Paris-lumière de François Béranger, qui raconte un peu la même histoire, un sacré beau morceau : http://www.youtube.com/watch?v=NZyqMXbxNfs
N
Je viens de percuter que je n'avais pas répondu à ta question La Chevelue, désolée !<br /> <br /> Pour Libellule, ce type de travail en milieu naturel est majoritairement sur la base du volontariat. Il peut trouver des missions en tant que jeune volontaire européen en passant par des organismes. Souvent c'est dans la zone euro mais pas toujours. Enfin il ne faut pas se leurrer, on est rarement payé pour ce type de job et je ne suis ni garde forestiere ni guide, je ne fais que déblayer les routes et la clairière d'arbres et plantes non-endemiques et invasives. Alors c'est vrai que le cadre est beau et que je vis en extérieur mais je vis aussi avec des morsures en permanence de tiques, sangsues, moustiques et araignées, avec des blessures hebdomadaires, je travaille par 35 degrés et je ne touche rien financièrement voir je perds même de l'argent car ma nourriture n'est pas incluse. <br /> <br /> C'est bien pour faire un break en plein air et découvrir la nature australienne et ses richesses mais malheureusement intenable sur du long terme.
R
Très joli article qui me parle beaucoup.<br /> <br /> <br /> <br /> Pour faire simple (ou pas), j'ai vécu principalement dans trois grandes villes jusqu'à maintenant.<br /> <br /> La première est La Haye, grande ville des Pays Bas. J'habitais près de la mer et le vent balayait la pollution. Je faisais du vélo en permanence pour aller n'importe où car c'est le moyen de transport le plus courant chez moi et j'adorais ça. Malgré le fait qu'aucune forêt n'était à proximité de chez moi, les jardinets néerlandais étaient verts, les dunes jolies et les parcs rafraichissants.<br /> <br /> La seconde est Paris, capitale de la France. Lorsque je suis arrivée pour la première fois dans cette vile hyper polluée, je l'ai tout d'abord aimé car elle symbolisait mon indépendance vis à vis de mes parents. Je pouvais me coucher à l'heure que je voulais, manger ce que je voulais, à condition d'aller dîner tous les soirs chez mes grands parents habitant à côté. Je me baladais beaucoup dans Paris, j'étais heureuse de pouvoir faire plein de choses avec mes amis. Malgré cela, je haissais de devoir prendre le métro le matin: je ne comprenais pas pourquoi les gens se marchaient volontairement dessus, juste pour pouvoir gagner une petite minute supplémentaire sur leur temps de trajet. Je ne comprenais pas pourquoi les rues étaient si sales et si malodorantes, ni pourquoi la nature était si loin. Mais bon, j'étais indépendante donc ça restait cool et j'avais une belle vue sur un jardin plein de verdure.<br /> <br /> La troisième et dernière était Aalborg, ville au nord du Danemark. L'endroit où je vivais était très joli, je pouvais aller en vélo à l'université mais j'ai souffert de solitude intense, n'étant pas à proximité des colocations où se trouvaient les personnes internationales avec qui j'aurais pu discuter.<br /> <br /> <br /> <br /> Depuis plus d'un an maintenant, tout a changé. Je ne supporte plus d'être en ville même si c'est bien pratique pour les courses et pour le matériel dont on a besoin. Je ne supporte pas le fait de ne pas pouvoir utiliser mon vélo pour aller au travail ou en cours parce que je risque bêtement de me faire écraser par des voitures. Je ne supporte plus la proximité obligatoire avec des tas de gens dépressifs, ni la pollution que je suis obligée de respirer (et je ne parle pas des fumeurs). Je n'ai d'ailleurs jamais autant regretté d'être capable de respirer qu'en ce moment !<br /> <br /> <br /> <br /> Je comprends tes critiques à l'écart de tes compatriotes La Chevelue car je me dis la même chose à un degré moindre quand même ;)<br /> <br /> Mais c'est très difficile de commencer à réfléchir sur la question et encore plus de tenter de sortir du système. Je sais que mon entourage y est de plus en plus sensible mais c'est uniquement depuis que moi, j'ai commencé à m'interroger et à réfléchir sur le sujet (je bénis le jour où j'ai voulu avoir de nouveau les cheveux longs et où je suis tombée sur des blogs pour faire pousser sa chevelure au naturel xD). Et encore, ils ont leur propre rythme de cheminement qui me parait bien lent. Quand à sortir du système, j'y pense sérieusement depuis cet été (le monde de l'entreprise classique m'affaiblit et me tue à petit feu) mais je n'ai pas la moindre idée par où commencer car je n'ai aucune compétence intéressante à faire valoir. De plus, je n'ai aucun soutien de la part de mon entourage pour cette voie (juste du stress pour définir mon projet professionnel huhu).<br /> <br /> <br /> <br /> Je ne vois guère de solutions simples pour le moment hormis informer et sensibiliser les personnes que l'on rencontre. Je pense que les entreprises et les gouvernements se voilent trop la face par rapport à l'impact sur l'environnement et ils préfèrent faire du profit à très court terme au lieu de voir les bénéfices à long terme (merci l'école de commerce dans laquelle je me suis fourrée). Il faut que les solutions pour changer le monde soient simples et faciles à mettre en place sans pourtant renoncer au confort que les gens connaissent depuis leur naissance. L'ennui est que je ne suis plus si sûre que nous avons le temps d'attendre des innovations technologiques pour que cela soit possible :/
F
Nous vivons à la campagne par choix, j'aime mon quotidien au calme, la facilité que l'on a à gérer nos enfants dans cet environnement, et le zéro déchets à portée de main avec les éleveurs et maraichers juste à coté. Mais au moins 2 fois par an j'ai besoin d'aller là ou ça grouille, j'aime la grandeur des rues, des bâtiments, les rue piétonnes bondées de gens en balade. Toutes les villes possèdent de beaux endroits, à Lyon ou je vais le plus souvent , j'aime St Jean et le parc de la tête d'or. Et biensur on évite les centres commerciaux :)
L
Tesson... Ah tu sais comment me faire fondre toi hein ^^ D'ailleurs il me manque là, dans mes valises j'ai emporté du Jorn Riel, mais pas de Tesson, faudra que je remédie à ça, même si je ne pourrai pas lire à mes colocs (non francophones) des extraits quand j'en croise qui me touchent.<br /> <br /> <br /> <br /> Oui, les villes sont nocives, j'en suis certaine. C'est même logique qu'elles soient des déséquilibres, puisqu'à partir d'une certaine taille, les flux de matières ne peuvent plus circuler, ça devient trop compliqué (je pense au transfert de nourriture vers les villes, et les engrais humains qui ne reviennent pas dans les campagnes). A mon avis, la bonne taille d'une communauté c'est quand on peut connaître tout le monde. Et quand on peut, à pied, avoir accès direct et facile à de la terre et de la Nature depuis le centre. Je ne sais pas combien d'habitants ça fait, peut-être que je viserais un peu en-dessous des 300, mais c'est une bonne limite.<br /> <br /> <br /> <br /> Tiens, la promesse de ne plus jamais aller à Paris, je me la suis faite aussi...<br /> <br /> <br /> <br /> Oui, c'est DEJA difficile de trouver du calme, de l'espace, de l'isolement. Du moins dans ma petite Helvétie surpeuplée, ça relève de la gageure. Il faut monter haut dans les montagnes, et encore. Et puis on voit toujours les cancers de fer et de lumière dans les vallées... En Suède c'est infiniment mieux, là je suis dans un petit village paumé, accès rapide à la "civilisation" (45mn de train jusqu'à une assez grande ville) mais aussi belle nature plutôt bien sauvage (pas assez, mais quand-même). Dans les grandes villes, bien sûr c'est pas bon, mais le pays est assez grand et sauvage, surtout vers le Nord, pour faire un équilibre.<br /> <br /> <br /> <br /> Le coup de "chez moi c'est pas parfait mais c'est LOIN d'être le pire", ben ça m'inquiète aussi énormément... C'est exactement ce que j'ai ressenti avec ma ville helvète en y revenant : comme dit dans l'article, c'est une petite ville, rien à voir avec une mégapole, et pourtant elle est déjà dégueulasse, pourrie, foutue, désespérante. Du coup je n'ose pas imaginer Mumbai ou le Caire, dont des lectrices ont parlé en commentaires...<br /> <br /> <br /> <br /> Si Aigle t'a fait tant de bien, viens en Suède ;) <br /> <br /> <br /> <br /> Côté laine de chèvre et galon, je t'ai répondu par mail.
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